Hydratation du footballeur : quelles boissons choisir pour mieux performer ? Le guide complet

Footballeur en train de s'hydrater

L'hydratation et la gestion des apports énergétiques constituent un des piliers fondamentaux, du foot souvent relégués au second plan derrière la préparation tactique ou physique. Pourtant, l'évolution du jeu vers une intensité croissante et l'augmentation des distances parcourues, place les exigences physiologiques imposées à l'organisme des footballeurs à un niveau sans précédent.

Un joueur de champ parcourt régulièrement entre 10 et 13 kilomètres par match, dont une fraction significative à des seuils anaérobies. La capacité à maintenir l'homéostasie interne par une gestion hydrique précise devient critique, non seulement pour la performance physique, mais également de la lucidité cognitive nécessaire à la prise de décision tactique.

Cet article va répondre à des questions fréquentes sur les boissons énergétiques et l'hydratation du footballeur. Nous explorerons la distinction sémantique et physiologique cruciale entre les boissons d'hydratation ou électrolytes, les boissons énergétiques, conçues pour soutenir l'effort, et les boissons énergisantes, dont la vocation stimulante masque souvent des effets délétères pour l'athlète. 

Physiologie de l'effort et thermorégulation du corps

Contrairement aux sports répétitifs comme le marathon ou le cyclisme, l'effort en football alterne des phases de marche ou de courses à faible intensité avec des explosions de puissance maximale (sprints, sauts, duels). Cela sollicite massivement les filières énergétiques aérobie et anaérobie, entraînant une production de chaleur considérable dans le corps.

L'efficacité mécanique du corps humain n'étant que d'environ 20 à 25%, les 75 à 80% restants de l'énergie dépensée sont dissipés sous forme de chaleur. Lors d'un match de 90 minutes, la température du joueur peut monter au-delà de 39°C.

Pour contrer cette augmentation de la chaleur, l'organisme régule la température par la sueur. Le flux sanguin est alors redirigé des muscles et des organes profonds vers la peau pour faciliter le refroidissement, mais surtout pour alimenter les glandes sudoripares. Ce mécanisme de compétition pour le débit sanguin entre les muscles (pour l'apport d'oxygène) et la peau (pour le refroidissement) est au cœur de la problématique de la performance : si le volume sanguin total diminue par déshydratation, le débit cardiaque ne peut plus satisfaire simultanément ces deux demandes, conduisant inévitablement à une baisse de la performance physique.

Chacun a son propre “rythme de déshydratation”

La quantité de sueur qu’un joueur de foot perd pendant un match peut vraiment varier d’une personne à l’autre et selon la météo. Les recherches montrent qu’on peut transpirer à peine 0,5 litre par heure quand il fait doux, mais plus de 2,5 litres par heure quand il fait chaud et humide. Sur toute la durée d’un match, échauffement inclus, un joueur peut perdre entre 3 et 4 litres d’eau. Et ce n’est jamais pareil dans une même équipe : cela dépend de la génétique, du poids, de l’intensité à laquelle le joueur court, et de son adaptation à la chaleur.

L'évaluation précise de ces pertes est indispensable pour établir une stratégie d'hydratation personnalisée. La méthode de référence sur le terrain reste la pesée différentielle : le joueur est pesé avant l'échauffement (vessie vide) et immédiatement après le match. La différence de poids, corrigée par le volume de liquide ingéré pendant l'effort, donne une mesure précise de la perte sudorale totale. Il est admis que chaque kilogramme de poids corporel perdu correspond à une perte d'un litre d'eau. 

L'Impact de la déshydratation sur la performance

La tolérance à la déshydratation varie, mais le consensus scientifique établit des seuils critiques au-delà desquels la performance est dégradée. Une perte hydrique équivalente à 2% du poids corporel (soit 1,5 kg pour un joueur de 75 kg) est souvent citée comme le point de bascule.

Conséquences cardiovasculaires et musculaires

Quand on se déshydrate, le volume de sang qui circule diminue. Résultat : le cœur reçoit moins de sang et il en renvoie moins à chaque battement. Pour compenser et pouvoir continuer l’effort, il est obligé de battre plus vite : c’est ce qu’on appelle la dérive cardiaque.

Donc, à intensité égale, un joueur déshydraté aura un cœur qui bat plus vite qu’un joueur bien hydraté, et il ressentira l’effort comme plus difficile.

Au niveau des muscles, la déshydratation déséquilibre les électrolytes (sodium, potassium, etc.), ce qui peut perturber la façon dont le muscle se contracte et favoriser les crampes.
Même si, en réalité, les crampes ont plusieurs causes, dont la fatigue neuromusculaire.

L’impact sur le cerveau : le vrai facteur clé

Le foot, c’est d’abord un sport où il faut prendre des décisions très vite. La déshydratation ne touche pas seulement les muscles : elle perturbe aussi le cerveau. Les études montrent que, quand on manque d’eau, la précision des passes baisse, on est moins attentif et on réagit plus lentement.

En fin de match, quand la fatigue physique s’ajoute au manque d’hydratation, la lucidité tactique s’écroule : on analyse moins bien les trajectoires, on voit moins vite ce qui se passe et on prend de mauvaises décisions. Or, c’est souvent dans ces dernières minutes que tout se joue. Être bien hydraté devient alors un vrai avantage compétitif, car cela permet de garder un cerveau plus frais que celui de l’adversaire.

L'hydratation au delà de l'eau pure

L'eau pure, bien qu'essentielle, ne suffit pas à répondre aux besoins physiologiques d'un effort intense et prolongé comme un match de football. L'analyse de la sueur révèle qu'elle est composée d'eau mais aussi d'électrolytes, dont la perte doit être compensée pour maintenir l'équilibre homéostatique.

Le rôle central du sodium

Le sodium est l'électrolyte le plus abondant dans le liquide extracellulaire et le plus concentré dans la sueur (entre 400 et 1100 mg/L selon les individus). Son rôle est triple dans le contexte de l'effort :

  • Stimulation de la soif : L'ingestion de sodium maintient l'osmolarité plasmatique, ce qui stimule le mécanisme de la soif et incite le joueur à boire davantage, prévenant la déshydratation.
  • Rétention hydrique : Le sodium est indispensable pour retenir l'eau ingérée dans l'espace extracellulaire et vasculaire. Boire de l'eau pure en grande quantité sans sodium conduit à une baisse de l'osmolarité plasmatique, ce qui stimule les reins à produire plus d'urine pour éliminer l'excédent d'eau (diurèse). Ainsi, une boisson sans sodium hydrate moins efficacement car une partie significative du volume bu est rapidement urinée.
  • Prévention de l'hyponatrémie : Bien que rare sur la durée d'un match de football comparée à des efforts d'ultra endurance, l'hyponatrémie (dilution dangereuse du sodium sanguin) peut survenir si un joueur boit des quantités massives d'eau pure. Peu probable en foot mais sait on jamais ?

Pour un match de football durant plus de 90 minutes, la présence de sodium dans la boisson est non négociable pour optimiser la performance et la récupération. La recommandation courante se situe entre 400mg et 1100mg de sodium par litre de boisson, à ajuster selon les conditions climatiques.

Potassium, magnésium et les autres minéraux

Si le sodium est la "star" de l'hydratation, les autres électrolytes jouent des rôles de soutien importants, bien que leurs pertes dans la sueur soient moindres.

  • Le Potassium : Il est le principal minéral à l’intérieur des cellules. Il sert notamment à remettre les cellules “au repos” après une contraction, que ce soit pour un muscle ou un nerf. Dans une boisson d’effort, il aide à retarder la fatigue musculaire.
    Les vraies carences sont rares, mais un apport suffisant reste utile pendant l’exercice.

  • Le Magnésium : Il participe à plus de 300 réactions dans le corps, notamment celles qui produisent l’énergie (ATP). On l’associe souvent à la prévention des crampes, même si la science ne prouve pas clairement qu’un manque de magnésium cause directement les crampes d’effort. Elles viennent surtout de la fatigue des muscles et du système nerveux. En revanche, avoir assez de magnésium aide à maintenir un bon équilibre des électrolytes, ce qui contribue au bon fonctionnement musculaire général.

Une boisson de l'effort complète pour le football doit donc présenter un profil électrolytique équilibré, avec une prépondérance marquée du sodium, complétée par du potassium et du magnésium pour soutenir la fonction musculaire sur la durée.

Cet article de blog Mulebar permet de comparer les compositions des principales boissons isotoniques (ou d'effort) du marché, allez vous faire votre propre opinion.

Osmolarité et absorption : l’idée derrière les boissons isotoniques

La vitesse à laquelle une boisson devient réellement utilisable par le corps dépend de la rapidité avec laquelle elle quitte l’estomac et de la façon dont elle est absorbée dans l’intestin. Ce qui joue le rôle principal dans cette vitesse, c’est l’osmolarité : autrement dit, la concentration en sucres et en sels contenus dans la boisson. Si la boisson est bien équilibrée (isotonique), elle passe plus vite et s’absorbe mieux, ce qui la rend plus efficace pendant l’effort.

Tableau comparatif des types de boissons selon l'osmolarité

Type de Boisson Osmolarité (mOsm/L) Caractéristiques Physiologiques Usage Recommandé pour le Football
Hypotonique < 270 Concentration inférieure à celle du plasma. L'eau est absorbée très rapidement. Apport énergétique faible. Conditions extrêmes (chaleur) ou efforts courts (<1h). Priorité à l'hydratation pure.
Isotonique 270 - 330 Concentration similaire au plasma. Équilibre optimal entre vitesse d'absorption hydrique et apport énergétique (glucides). Idéal pour la majorité des matchs et entraînements intenses. Compromis parfait.
Hypertonique > 330 Concentration supérieure au plasma. Ralentit la vidange gastrique. Peut provoquer un appel d'eau vers l'intestin (déshydratation transitoire) et troubles digestifs. Récupération uniquement. Post-match pour refaire les stocks de glycogène. À éviter pendant l'effort.

La compréhension de ces mécanismes permet de rejeter les sodas classiques ou les jus de fruits purs (hypertoniques) comme boissons de match, car ils stagnent dans l'estomac et peuvent causer des nausées, tout en retardant la réhydratation réelle.

Apports énergétiques le carburant du match

Le football est un sport mixte aérobie/anaérobie qui dépend fortement des réserves de glycogène (forme de stockage des glucides dans les muscles et le foie). Les sprints répétés et les actions de haute intensité puisent agressivement dans ces réserves limitées.

La baisse du glycogène

Les études qui analysent directement les muscles montrent que, dans un match de 90 minutes, les fibres rapides (celles utilisées pour les sprints et les efforts explosifs) peuvent presque vider leurs réserves de glycogène. On constate souvent une chute nette dès la 60ᵉ–70ᵉ minute, ce qui correspond exactement au moment où les joueurs courent moins vite et font moins de sprints.

Prendre des glucides pendant le match ne sert pas à remplacer tout le glycogène perdu, c’est impossible, mais à protéger les réserves qui restent, et à maintenir le sucre dans le sang pour alimenter le cerveau.  Cela permet de retarder la fatigue, à la fois dans les muscles et dans le système nerveux.

Types de glucides et ratio optimal 2:1

Tous les sucres ne se valent pas pour l'effort. L'objectif est de maximiser l'oxydation des glucides absorbés sans saturer les transporteurs intestinaux, ce qui causerait des troubles digestifs.

  • Glucose et Maltodextrine : Ces glucides utilisent le transporteur SGLT1. Ce transporteur sature à environ 60g de glucides par heure. La maltodextrine, un polymère de glucose, est particulièrement appréciée car elle possède une osmolarité plus faible que le glucose pour la même quantité d'énergie, facilitant la digestion et réduisant le goût sucré écœurant à l'effort.

  • Fructose : Il utilise un transporteur différent, GLUT5. L'ajout de fructose permet de contourner la saturation du SGLT1.

  • Le Ratio 2:1 : La recherche moderne préconise l'utilisation de mélanges Glucose (ou Maltodextrine) + Fructose. Un ratio de 2 pour 1 permet d'augmenter la capacité d'absorption totale jusqu'à 90g de glucides par heure, contre 60g pour du glucose seul.

Pour un match de football, un apport de 30 à 60g de glucides par heure est généralement recommandé pour soutenir la performance sans risque digestif majeur.

Quelle est la différence entre les boissons d'efforts et les boissons d'hydratation ?

Les boissons d’effort et les boissons d’hydratation n’ont pas le même rôle, et le choix entre les deux dépend surtout de la durée et de l’intensité de l’exercice.

Les boissons d’effort sont formulées pour apporter de l’énergie : elles contiennent des glucides (souvent 30 à 60g par heure) et des électrolytes afin de soutenir des efforts prolongés ou intenses, généralement au-delà de 60 à 75 minutes, lorsque les réserves de glycogène commencent à diminuer.

Les boissons d’hydratation, elles, servent principalement à remplacer l’eau et les minéraux perdus par la transpiration, avec très peu ou pas de glucides. Elles conviennent mieux aux efforts plus courts ou d’intensité modérée, ou aux situations où la chaleur augmente fortement la transpiration.

En résumé : l’une est là pour alimenter les muscles sur la durée, l’autre pour maintenir l’hydratation, et la durée de l’effort est un critère clé pour faire le bon choix.

Cet article de blog Mulebar permet de comparer les compositions des principales boissons d'hydratation ou électrolytes du marché, allez vous faire votre propre opinion.

Analyse des boissons Mulebar pour le foot

Mulebar propose deux poudres à diluer fabriquées en France et à la norme anti-dopage aux rôles bien distincts. Si vous avez lu les comparatifs proposés plus haut vous aurez facilement vu qu'elles surpassent largement les autres marques du marché avec des compositions plus complètes.

  • Le carburant pour le match et la protection musculaire pour la préparation. La Boisson d'effort (Isotonique) est conçue pour la compétition : elle apporte l'énergie nécessaire pour tenir 90 minutes, des BCAA pour maintenir la lucidité mentale jusqu'au coup de sifflet final et des bicarbonates pour aider les muscles à gérer l'intensité des sprints.

  • À l'inverse, la boisson d'hydratation (électrolytes) ne contient presque pas de sucre mais une dose massive de minéraux (magnésium, potassium), ce qui en fait une arme très efficace pour éviter les crampes sans alourdir l'estomac.

Sur le terrain, la stratégie gagnante consiste à boire les électrolytes la veille et le matin du match pour saturer vos réserves minérales, ainsi que lors des entraînements de la semaine. Réservez la Boisson d'Effort exclusivement pour l'échauffement et le match, en buvant quelques gorgées à chaque arrêt de jeu et à la mi-temps pour recharger les batteries. L'avantage majeur de ces produits reste leur composition naturelle qui élimine quasiment tout risque de maux de ventre, un problème fréquent avec les boissons chimiques classiques.

Le piège des boissons énergisantes

Une confusion sémantique, entretenue par un marketing agressif, persiste entre "boisson énergétique" (de l'effort) et "boisson énergisante" (stimulante type Red Bull, Monster). Cette distinction est vitale.

Composition des boisson énergisantes

Contrairement aux boissons de l'effort, les boissons énergisantes ne sont pas formulées pour l'hydratation. Elles se caractérisent par une concentration en sucre très élevée (souvent supérieure à 10-12g/100ml), bien au-delà de l'isotonie recommandée (4-8g/100ml), des stimulants à haute dose : Caféine (80mg à 300mg par canette), Taurine, Glucuronolactone, Guarana, la présence de gaz carbonique et un pH Acide : Souvent très acide pour masquer le goût sucré.

Pourquoi sont-elles inadaptées au terrain?

L'ingestion d'une boisson énergisante avant ou pendant un match présente des risques physiologiques concrets :

  • Troubles Digestifs : Le gaz et l'hypertonicité ralentissent la vidange gastrique. Le liquide "reste sur l'estomac", provoquant ballonnements et reflux gastrique lors des courses intenses.
  • Effet "Yoyo" Glycémique : L'apport massif de sucre rapide provoque un pic d'insuline brutal. Si consommé 30 à 45 minutes avant l'effort, cela peut entraîner une hypoglycémie réactionnelle (le "crash") au début du match, le joueur se sentant soudainement vidé de son énergie et tremblant.
  • Déshydratation : La forte osmolarité peut provoquer un appel d'eau vers le tube digestif, aggravant la déshydratation au lieu de la corriger. De plus, la caféine à très haute dose peut avoir un effet diurétique léger chez les sujets non habitués.
  • Risques Cardiovasculaires : La combinaison effort intense + stress de compétition + haute dose de caféine/taurine peut induire tachycardie et palpitations, augmentant le stress cardiaque inutilement.

Le paradoxe du marketing sportif de Red Bull

L'omniprésence de la marque Red Bull dans le football mondial (RB Leipzig, Salzbourg) crée une dissonance. Il est crucial de comprendre que le "modèle Red Bull" est une stratégie de propriété de clubs et de développement de talents, et non une prescription nutritionnelle. Les joueurs de ces clubs ne s'hydratent pas avec des canettes de Red Bull pendant les matchs. Ils consomment des boissons isotoniques formulées spécifiquement (souvent fournies par des partenaires techniques ou préparées en interne), contenues dans des bidons qui portent le logo de la marque pour des raisons de visibilité commerciale. Croire que boire une canette d'energy drink améliore la performance footballistique par mimétisme est une erreur fondamentale.

Protocoles et stratégies avancées

Au-delà du contenu du bidon, la stratégie de consommation (timing, dosage) et l'utilisation d'ergogènes spécifiques peuvent offrir des gains marginaux décisifs.

La Caféine le coup de pouce légal

La caféine est l'une des substances les plus étudiées et validées pour la performance. Elle réduit la perception de la fatigue et augmentant la vigilance.

  • Effets sur le footballeur : Amélioration de la précision des passes sous fatigue, augmentation de la distance parcourue à haute intensité, meilleure réactivité sur les ballons.

  • Dosage : La dose efficace se situe entre 3 et 6mg/kg de poids corporel. Pour un joueur de 70kg, cela représente 210 à 420mg. Attention, des doses plus faibles (1-3 mg/kg) peuvent suffire pour l'effet cognitif sans les effets secondaires (nervosité).

  • Timing et Forme :

    • Café/Boisson : Pic plasmatique après 45-60 minutes. À prendre une heure avant le match. Risque de troubles gastriques avec le café liquide.

    • Chewing-gums caféinés : De plus en plus populaires. L'absorption par la muqueuse buccale est beaucoup plus rapide (5-10 minutes). C'est la stratégie idéale pour un remplaçant qui entre en jeu ou pour un coup de boost à la mi-temps sans charger l'estomac de liquide.

  • Mise en garde Sommeil : La demi-vie de la caféine est de 4 à 6 heures. Sa consommation lors de matchs en soirée peut gravement perturber le sommeil post-match, nuisant à la récupération. Les joueurs doivent tester leur tolérance.

Le "carb rinsing" pourquoi les joueurs crachent-ils leur boisson ?

Une image fréquente des retransmissions télévisées montre des joueurs prenant une gorgée de boisson, se rinçant la bouche, puis recrachant. Ce n'est pas du gaspillage, mais une technique neurophysiologique appelée "Carb Rinsing" (Rinçage glucidique).

  • Le Mécanisme : La cavité buccale contient des récepteurs spécifiques capables de détecter la présence de glucides. Une fois stimulés, ces récepteurs envoient un signal immédiat aux centres de la récompense et de la motricité dans le cerveau, "leurrant" l'organisme en lui faisant croire que de l'énergie arrive. Cela réduit instantanément la perception de la pénibilité de l'effort (RPE) et peut améliorer la performance sur des efforts courts ou intenses.

  • L'Intérêt : Cette technique est particulièrement utile lorsque l'intensité de l'effort est telle que boire provoquerait un inconfort gastrique, ou en toute fin de match pour un dernier coup de fouet mental sans risquer de ballonnement. C'est une stratégie de "piratage" cérébral plutôt que nutritionnelle.

Le mythe du Coca-Cola à la mi-Temps

Dans de nombreux vestiaires, le Coca-Cola, souvent dégazé, reste une tradition à la mi-temps ou après le match.

  • Analyse : Le Coca apporte du sucre rapide et de la caféine, ce qui peut donner un coup de fouet mental et glycémique. Cependant, son acidité (acide phosphorique) est agressive pour l'estomac déjà fragilisé par l'effort. Physiologiquement, une boisson de l'effort bien formulée est supérieure. Néanmoins, l'aspect "plaisir" et réconfortant du goût sucré familier ne doit pas être totalement négligé sur le plan psychologique, à condition qu'il soit bien toléré digestivement.

Chronologie Idéale d'Hydratation (Match Day)

Pour synthétiser, voici le protocole optimal pour un jour de match :

Phase Objectif Boisson / Action
H - 4h Pré-hydratation 5-7 ml/kg d'eau. Vérifier urine claire.
H - 1h Maintien Petites gorgées d'eau ou boisson d'attente (fructose) pour éviter l'hypoglycémie.
Échauffement Activation Possibilité de mâcher un chewing-gum caféiné (si toléré).
Match (1ère MT) Compensation 150-200ml de boisson isotonique à chaque arrêt de jeu significatif.
Mi-Temps "Refueling" 250-300ml de boisson isotonique + gel ou pâte de fruit. Rinçage bouche si nauséeux.
Match (2ème MT) Survie Continuer l'apport isotonique. Carb rinsing en fin de match si épuisé.
Post-Match Récupération Boire 150% des pertes (si -1kg, boire 1.5L). Eau riche en bicarbonates (St Yorre) + Récupération protéinée/glucidique.

 

L'hydratation du footballeur est un domaine où la science physiologique, la nutrition et le marketing se rencontrent, parfois pour le meilleur, souvent pour créer de la confusion. Cet article met en lumière que la performance ne réside pas dans la consommation aveugle de produits commerciaux onéreux ou de stimulants inadaptés comme les boissons énergisantes, mais dans la compréhension fine des mécanismes de perte et de recharge. La clé réside dans l'anticipation (pré-hydratation), la précision (apport isotonique) et la personnalisation (tolérance digestive). Pour l'éducateur ou le rédacteur, transmettre ce savoir, c'est offrir aux joueurs une arme invisible mais redoutable contre la fatigue.

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